Dernière mise à jour : mars 2000
Qu’est-ce que la maladie de la Peyronie ?
Cette maladie est constituée par la présence de plaques fibreuses au niveau de la verge. Ces plaques sont développées au niveau des corps caverneux, ou corps érectiles, et peuvent entraîner une déformation (souvent une angulation) de la verge en érection. Parfois, l’angulation est tellement importante qu’elle peut gêner le rapport sexuel, voire même le rendre impossible. Les médecins ne connaissent pas encore la cause exacte de la maladie de la Peyronie, et de nombreux facteurs peuvent favoriser sa survenue. Il s’agit initialement d’une sorte d’inflammation qui touche les tissus des corps caverneux et qui conduit à ce que certaines zones perdent de leur élasticité. Cette affection peut survenir à tout âge et peut avoir différents degrés de gravité.
Pourquoi appelle-t-on cette maladie “maladie de la Peyronie” ?
Elle fût ainsi nommée après que François Gigot de la Peyronie, chirurgien du Roi de France, ait décrit en 1743 ses principales caractéristiques, à savoir fibrose et plaques calcifiées sous la peau de la verge. Il n’avait pas réellement découvert cette maladie car elle avait été décrite dès le VIème Siècle avant J.C.
Quels sont les principaux effets de la maladie ?
La maladie de la Peyronie comporte trois symptômes majeurs : la douleur, les plaques au niveau de la verge et surtout l’angulation. Mais ils ne sont pas forcément tous présents en même temps, et leur degré est variable. Quelques hommes ont des douleurs au début de la maladie, lorsqu’ils sont en érection. Souvent, la douleur disparaît sans aucun traitement. A ce stade, il est le plus souvent possible de palper les premières plaques sous la peau. L’angulation du pénis en érection apparaît souvent en même temps que les plaques. Dans certains cas, la déformation est telle que les rapports sexuels sont impossibles ou très difficiles. Ceci peut rendre la relation sexuelle très stressante. Le retentissement psychologique peut être très important même si la partenaire est compréhensive. Dans quelques cas, il peut être à l’origine de perturbations de la rigidité de l’érection. D’autres fois, c’est la fibrose elle-même qui peut expliquer cette diminution de la rigidité. Mais heureusement, le plus souvent, la maladie de la Peyronie ne perturbe pas la rigidité des érections.
L’évolution de la maladie de la Peyronie est capricieuse. Dans certains cas tout rentre spontanément dans l’ordre après un à deux ans, y compris l’angulation. D’autres fois elle peut s’aggraver progressivement. Mais généralement son évolution s’interrompt spontanément après deux ou trois ans, après quoi les lésions persistent à titre de séquelles.
Qui peut avoir une maladie de la Peyronie ?
Tout homme peut développer cette maladie. L’âge moyen de survenue est de cinquante ans, mais cela peut survenir chez des hommes plus jeunes. Il s’agit d’une affection relativement fréquente : quatre hommes sur mille en sont atteints.
Que dois-je faire si je pense avoir une maladie de la Peyronie ?
Il convient de consulter votre médecin si vous ressentez une douleur, ou si vous trouvez des plaques au niveau de votre verge. S’il diagnostique une maladie de la Peyronie, demandez à votre médecin de vous expliquer les traitements disponibles. S’il ne peut répondre à vos questions, demandez-lui l’adresse d’un spécialiste urologue ou andrologue. Parfois, la maladie s’améliore spontanément après un ou deux ans. Généralement, elle n’évolue plus après deux ou trois ans.
Quels sont les traitements disponibles ?
Il faut d’abord souligner que chez la majorité des hommes, la maladie de la Peyronie ne nécessite aucun traitement. Nombreux sont ceux qui ont été proposés, sans qu’aucun n’ait fait clairement la preuve de son efficacité. Il est d’ailleurs difficile de s’en faire une idée objective, du fait de la possibilité d’amélioration spontanée. La Vitamine E est le traitement le plus simple. Mais aucun traitement utilisable par voie orale ne s’est montré suffisamment efficace pour justifier un remboursement par la Sécurité Sociale, ceci incluant le Tamoxifène, le Potaba et le Verapamil. Des traitements locaux, en particulier des injections de corticoïdes dans les plaques, diminuent parfois la douleur et éventuellement la coudure de la verge. Enfin, des opérations chirurgicales peuvent être envisagées lorsque la maladie est stabilisée depuis plus d’un an. Elles sont justifiées chez moins de 10% des hommes atteints. On ne les propose que lorsque les rapports sexuels sont impossibles ou très difficiles, du fait de l’angulation. L’opération consiste à corriger la coudure en réalisant une plicature de la paroi opposée du corps caverneux. Cette opération est efficace chez plus de 80% des patients. Les échecs peuvent s’expliquer par la poursuite de l’évolution de la maladie. L’ablation de la plaque fibreuse n’est que rarement proposée en raison d’un risque important de perturbation de l’érection après l’opération. D’autres techniques, plus expérimentales, sont à l’étude, mais restent à valider. Les problèmes de rigidité quelquefois associés à la maladie de la Peyronie peuvent être améliorés par l’information et le conseil sexuel lorsqu’ils sont liés au stress, également par le VIAGRA, et en cas d’échec, par des injections intra-caverneuses de substances vaso-actives (qu’on ne doit cependant utiliser qu’en dernier recours, en cas de la maladie de la Peyronie), et dans certains cas, par l’implantation chirurgicale de prothèses péniennes.
A qui en parler ?
Parlez-en à votre médecin traitant. Si besoin, demandez-lui le nom d’un médecin habitué à prendre en charge cette maladie, comme un urologue ou un andrologue. Rappelez-vous toujours qu’il s’agit d’une maladie bénigne. Elle n’a aucun rapport avec le cancer, et il n’y a jamais urgence. On a toujours du temps devant soi pour s’informer afin de prendre la meilleure décision. Le soutien et la compréhension de votre partenaire sont également d’une grande aide. Il est important de lui présenter les informations que vous avez réunies sur ce problème afin d’en discuter et de l’associer si possible aux décisions thérapeutiques.
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