Le 25 Avril 2001 a eu lieu, à Paris, dans les locaux de l’Assemblée Nationale, un colloque « Prise en charge des troubles de la sexualité dans le système de santé ». Organisé à l’initiative du Dr Jean Paul Bacquet, député du Puy de Dôme, ce colloque a rassemblé devant les députés intéressés différents médecins (parmi lesquels le Dr Jacques Buvat, président de l’ADIRS, et deux membres de notre comité scientifique, le Pr François Giuliano et le Dr Marie Chevret-Measson), un philosophe, un économiste de la santé et des représentants de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de la Direction Générale de la Santé. Retenu par des impératifs de dernière minute, Mr Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé, n’a pu tirer lui-même les conclusions du colloque comme il l’avait initialement envisagé, mais les a transmises téléphoniquement au Pr Joël Ménard qui les a énoncées. Ce colloque a été particulièrement riche en échanges de tous ordres. La fréquence des problèmes sexuels, tant masculins que féminins, y a été reconnue, ainsi que la réalité de la souffrance psychologique qui s’y attache. La prise en charge par la Société du traitement de certains problèmes sexuels est apparue justifiée, bien que des études plus approfondies restent nécessaires. L’étape suivante est le choix des priorités à donner parmi les nombreux problèmes de santé ne bénéficiant pas plus aujourd’hui que les problèmes sexuels d’une prise en charge par la Société, alors que celle-ci semble également justifiée, et que les ressources disponibles pour les remboursements sont limitées puisque l’allocation financière englobant l’ensemble de la prise en charge sociale est aujourd’hui fixée chaque année par un vote du Parlement (Objectif National de Dépenses de l’Assurance Maladie –ONDAM- au sein du projet de loi de finances de la Sécurité Sociale). La conclusion a été que ce choix des priorités à donner était du ressort des politiques. Cette réunion aura eu l’intérêt de largement les sensibiliser au problème.
A l’occasion de ce colloque, Mr Bernard Kouchner a fait savoir qu’un remboursement du Viagra n’était pour tous les utilisateurs pas à l’ordre du jour, mais qu’une commission d’études allait être mise en place pour étudier la possibilité d’un remboursement dans des indications bien ciblées, (par exemple diabète, maladies neurologiques comme la sclérose en plaques, etc…).
Ce colloque a constitué un grand pas en avant pour la reconnaissance des problèmes sexuels comme problème de santé à part entière.