ADIRS – Les femmes fontaines.

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Certaines femmes émettent, au moment de l’orgasme, une quantité abondante de liquide, sans qu’il ait pu être vérifié s’il provenait du vagin ou, comme certains le prétendent, de l’urètre, à l’instar de ce qui se passe chez l’homme, qui, lors de l’orgasme, expulse le sperme par l’urètre. Cette seconde hypothèse a conduit à l’ appellation d’ « éjaculation féminine ». Ce phénomène n’est pas très connu du grand public, et nombre de ces femmes, qu’on appelle aussi « femmes fontaines », confondent cet écoulement avec l’urine , le vivent comme une anomalie, et peuvent en venir à s’empêcher de jouir pour l’éviter, spécialement lorsque le partenaire n’est pas au courant de leur particularité.

Pourtant les analyses de ce liquide ont abouti à la conclusion qu’il ne s’agissait pas d’urine, ni de sécrétions vaginales. Certains études ont trouvé dans ce liquide des phosphatases acides, soit un enzyme qu’on ne trouve pas dans l’urine de la femme, ni dans son liquide vaginal, et qui, chez l’homme, peut être trouvé dans le sperme, où il est secrété par la prostate, glande spécifiquement masculine qui est responsable de la formation d’une partie du sperme. On trouve chez 90% des femmes de petites glandes situées autour de la partie haute de l’urètre. Certains pensent que ces glandes sont l’équivalent féminin de la prostate. D’où l’hypothèse formulée par certains auteurs que « l’éjaculation féminine » proviendrait d’une sécrétion de ces glandes. D’autres estiment que l’éjaculation féminine pourrait être la conséquence de diverticules de l’urètre, ou de dilatations de ce conduit, dans lesquels de l’urine stagnerait, dont les caractéristiques chimiques se modifieraient du fait d’un séjour prolongé hors de la vessie. Cette urine pourrait être expulsée lors des contractions spasmodiques des muscles pelviens qui accompagnent l’orgasme. De tels diverticules ou dilatations de l’urètre n’ont cependant jamais été mis en évidence chez les « femmes fontaines », et cette hypothèse paraît peu plausible.

Comme on le voit, le mécanisme par lequel certaines femmes peuvent émettre une grande quantité de liquide au moment de l’orgasme reste mal compris, ou tout au moins est controversé. Quoiqu’il en soit, il ne s’agit en rien d’une anomalie honteuse, ni même d’une anomalie tout court. On pourrait tout aussi bien attribuer ce phénomène à une aptitude toute particulière, et très positive, à l’excitation, car généralement ce phénomène de «l’éjaculation féminine » ne survient qu’au cours des rapports sexuels où l’excitation est la plus forte. Les femmes fontaines sont donc peut-être des super femmes !

Mis à jour de 10/04/2003