Titre

0
couple-43b-6912321

Un grand nombre d’entre nous est bien conscient des risques de diabète, de maladies cardiovasculaires ou d’hypertension générés par l’obésité mais on ne parle que rarement des risques de problèmes sexuels. Or les difficultés sexuelles chez les obèses sont un problème plus fréquent qu’on ne le penserait. La plupart d’entre eux, surtout les obèses pathologiques, n’ont même plus de vie sexuelle.

Les difficultés d’ordre physique

L’obésité induit certaines particularités dans la vie sexuelle car elle handicape les mouvements et les sensations. La pénétration peut être rendue difficile car les partenaires ne peuvent pas toujours adopter les positions qu’ils souhaitent. La relation sexuelle entre deux personnes de grande obésité doit donc parfois se limiter aux caresses et aux rapports sexuels bucco-génitaux ou à la masturbation, qui peut parfois poser problème.

L’obésité, notamment au niveau abdominal, induit par ailleurs un risque accru de maladies cardio-vasculaires (infarctus, athéromatose…) ou métaboliques (diabètes, dyslipidémie…). Et l’ensemble de ses maladies sont des causes potentielles de dysfonctions érectiles.

Les difficultés d’ordre psychologique et comportemental

Culpabilisation et rejet de son physique sont des sentiments souvent présents. Ils ont un impact sur deux éléments essentiels de la sexualité que sont le narcissisme et l’exhibitionnisme sexuels. Le narcissisme sexuel est alors représenté par l’estime de soi dans sa sexualité et notre capacité à se trouver beau et désirable en vue d’un rapport sexuel. L’exhibitionnisme sexuel quant à lui est notre capacité à se montrer désirable, à dévoiler son corps et à y prendre du plaisir.

Le regard et le jugement que portent les autres sur les rondeurs peuvent mettre mal à l’aise, ce qui complique les relations avec autrui notamment les relations amoureuses et peut affecter l’expression de la sexualité. Ces idées sont tellement fortes que nombre d’obèses s’interdisent eux-mêmes d’avoir une sexualité tant leur corps leur fait honte et tant le manque de confiance en soi est présent. En effet, les relations sexuelles obligent une mise à nu face au partenaire, une confrontation au regard de l’autre sans pouvoir dissimuler les rondeurs sous les vêtements.

Par ailleurs, les personnes en surpoids peuvent être très sensuelles. Il leur est cependant difficile de trouver un(e) partenaire sexuel(le) car l’obésité est souvent répulsive pour les personnes ne connaissant pas ce problème. Certain(e)s encore n’osent pas avouer leur attirance pour les rond(e)s par peur des remarques ou du regard de l’entourage. Défilés de mode, couvertures de magazines… Les canons de la beauté laissent en outre très peu de place aux rondeurs.

L’absence de relation amoureuse et l’impossibilité pour ces hommes et ces femmes de satisfaire leurs pulsions naturelles peuvent devenir intolérables. Les compulsifs vont alors tenter d’apaiser cet inconfort émotif par la nourriture.

La personne qui se nourrit de manière compulsive, « mange en fait ses émotions ». Souvent très sensible, elle souffre d’un sentiment de rejet ou d’infériorité très grand et pénible à supporter.

A côté de cela, il arrive que le refus de maigrir soit lié à la peur de devenir « trop » séduisant ou « trop » vulnérable à la séduction. Non pas par peur de plaire mais par crainte de révéler une vraie nature dissimulée. Certains obèses (surtout des femmes) utilisent leur obésité comme un rempart à la vie affective.

Chez certaines personnes au régime, il arrive que la privation alimentaire fasse coïncider le manque de désir de manger avec une carence du désir sexuel mais, en général, le comportement ne se modifie pas beaucoup. Il ressort cependant que l’excès d’autocritique sur leur physique engendre des difficultés quand il s’agit de donner du plaisir ou d’en recevoir par l’intermédiaire du corps. Il apparaît ainsi que la confiance en soi compte plus que le poids dans les problèmes d’ordre sexuel.

couple-45b-8425520