ADIRS – Baisse ou absence de désir sexuel

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Le désir sexuel est la capacité à envisager de manière positive une activité sexuelle et à déclencher une excitation sexuelle. Elle recouvre à la fois le désir de faire l’amour avec son partenaire mais aussi le fait d’avoir des pensées érotiques de façon spontanée.

Une baisse de désir sexuel nait d’une difficulté personnelle et non relationnelle. En effet, le désir sexuel est une capacité personnelle et non un sentiment généré par son partenaire.

La baisse de désir sexuel touche tous les paramètres de la sexualité, autoérotisme, imaginaire érotique et toute relation sexuelle quelle qu’elle soit et avec qui que ce soit. En effet si la baisse de désir ne concerne qu’une personne on se trouve plus devant un problème relationnel mais plus devant une baisse de désir sexuel.

Le désir sexuel comporte plusieurs composantes, auxquelles chacun accorde plus ou moins d’importance. Il y a le désir sexuel fusionnel (affectif), le désir sexuel d’enfant (de reproduction), le désir sexuel de décharge (c’est à dire d’orgasme) et enfin le désir sexuel coïtal (centré sur les organes génitaux)

Causes

Le désir sexuel dépend de 4 facteurs :

  • la capacité à devenir sexuellement excité par quelque chose qui est différent de soi (le pénis d’un homme pour une femme par exemple) ;
  • la capacité à devenir sexuellement excité par la distance qui nous sépare de l’objet du désir ;
  • l’attractivité sexuelle de l’objet du désir : est-ce que l’autre répond aux critères qui nous attirent sexuellement mais aussi est-ce j’arrive à voir ces critères ;
  • la capacité à repérer quand on est sexuellement excité.

D’autres facteurs peuvent influencer le désir sexuel ou déséquilibrer l’un des facteurs précédents :

  • les problèmes relationnels : des difficultés dans le couple, une routine qui s’installe, des préliminaires insuffisants responsables d’un manque de synchronisation entre les désirs de la femme et ceux de l’homme, des problèmes érectiles chez l’homme qui peuvent bloquer son désir par peur de l’échec…
  • les problèmes médicaux : les déséquilibres hormonaux (chez l’homme, baisse de testostérone notamment avec l’âge ; chez la femme, variation des taux d’oestrogènes, avec la ménopause ou après un accouchement notamment), la prise de certains médicaments et certaines maladies qui affaiblissent l’organisme et inhibent le désir…
  • les problèmes personnels : mal-être psychologique, stress, angoisse, problèmes professionnels, fatigue…

Symptômes

L’idée d’avoir un rapport sexuel ne vous vient pas à l’esprit, vous n’avez pas d’envie sexuelle. Vous espacez les rapports sexuels avec votre partenaire. Parallèlement, la personne ressent peu de manque car elle a peu de besoin.

Prévention et traitements

Une bonne santé sexuelle permet de limiter les troubles du désir sexuel. Il faut pour cela avoir des moyens riches, variés et plaisants d’obtenir une excitation sexuelle (érection, lubrification…), et être capable de repérer cette excitation sexuelle, le tout permettant des décharges orgasmiques riches en émotions. De plus il est nécessaire d’avoir des connaissances objectives sur la sexualité, libérées de fausses croyances, familiales, sociales et religieuses.
La sexualité doit être suffisamment présente dans la vie personnelle et dans la vie du couple. Il faut pouvoir considérer son partenaire comme un objet de désir sexuel et non pas seulement comme un compagnon de vie, un ami ou un objet de désir amoureux. Cela signifie aussi tout simplement accorder du temps et de l’importance à la sexualité dans son couple.

Hormis pour les baisses de désir sexuel d’origine organique (dépression ou trouble hormonal par exemple), il n’existe pas de traitement médicamenteux pour les baisses de désir sexuel.

Les baisses du désir étant avant tout une problématique personnelle, c’est bien la personne concernée qui doit bénéficier d’une prise en charge et non son partenaire. Le partenaire fait toutefois partie du traitement puisque c’est vis à vis de lui que le patient doit retrouver du désir mais ce n’est pas lui qui doit être traité ou faire des efforts pour faire naître du désir chez l’autre.

La prise en charge dépendra du profil du patient et aura pour but :

  • d’améliorer la sexualité, et donc l’excitation, le plaisir et la satisfaction sexuelle, du patient ;
  • d’apprendre au patient à repérer son excitation sexuelle (érection, lubrification…) ;
  • de corriger ses fausses croyances ;
  • d’apprendre à rendre désirable et érotique la distance et les différences physiques et psychologiques qui séparent les partenaires ;
  • d’apprendre à se vivre comme un être sexué et à valoriser sa masculinité ou sa féminité ;
  • d’apprendre à écouter et à ressentir, avec ses 5 sens, l’autre comme un être sexué, et notamment à « découvrir ou redécouvrir» point par point, la vulve, le pénis, les seins, les fesses, pour intégrer précisément le caractère sexuel» de son partenaire.

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créé le 3/3/2007