
De nombreux facteurs prédisposent, provoquent ou aggravent une dysfonction érectile comme l’âge, les problèmes vasculaires et les facteurs de risque cardio-vasculaires, les dérèglements hormonaux, les troubles neurologiques, certaines interventions chirurgicales… Cette dysfonction peut aussi être un effet secondaire à la prise de certains médicaments.
Dans certains cas, les troubles de l’érection sont d’origine psycho-comportementale. En effet l’homme développe durant sa vie sexuelle, certaines acquisitions. Selon les acquisitions qui sont faites ou non, l’homme a dans sa sexualité des lignes de forces, mais aussi des limites. Ces acquisitions se font à la fois dans le corps et le cerveau de chacun, qui sont deux composantes indissociables de l’être humain, en interaction constante. Chez certains les limites se situent dans leur capacité à maîtriser leur excitation sexuelle. Des problèmes personnels (anxiété, stress, angoisse de la performance, dépression) ou relationnels (conflits au sein du couple, rupture, relation extraconjugale…) peuvent amener à ce que ces limites ne soient plus compensées par d’autres capacités et déclencher alors une dysfonction érectile.
Les causes des dysfonctions érectiles sont généralement classées en deux groupes même si dans de nombreux cas, les deux problèmes sont largement intriqués :
les causes organiques
C’est à dire quand il y a une altération des mécanismes physiologiques de l’érection (nerfs, artères, cellules…)
- l’âge : près de 1 homme sur 2 entre 50 et 70 ans souffre de problèmes d’érection, avec impossibilité de toute pénétration pour 1 sur 10. La dysfonction érectile n’est cependant pas uniquement un problème d’âge, même s’il est vrai qu’avec l’âge, les érections spontanées sont moins fréquentes, l’érection met un peu plus de temps à venir et la rigidité de la verge est de moins bonne qualité. Le temps nécessaire entre deux érections est aussi souvent plus long. D’autre part, l’augmentation de la fréquence des dysfonctions érectiles n’est pas le seul fait de l’âge mais aussi de l’augmentation des pathologies (citées ci-dessous) avec l’âge.
- les problèmes vasculaires : tous les facteurs de risques cardio-vasculaires peuvent avoir des conséquences sur la qualité des érections. Ainsi l’hypertension artérielle, le tabac, l’hypercholestérolémie, le diabète, l’alcool, l’obésité, la sédentarité augmentent le risque d’avoir une dysfonction érectile. Ces affections interviennent en diminuant l’afflux de sang dans le pénis et en altérant les cellules du pénis permettant l’érection.
- les dérèglements hormonaux : déficit en hormone sexuelle masculine (testostérone), dérèglements de la glande hypophyse, thyroïde…
- les troubles neurologiques : traumatisme de la moelle épinière (paraplégie…), sclérose en plaques, maladie de parkinson, accidents vasculaires cérébraux…) et les conséquences de certaines interventions chirurgicales de la prostate ou de la vessie… Ces lésions d’un ou plusieurs nerfs entraînent une rupture de la connexion entre le système nerveux et le pénis.
- les effets secondaires de certains traitements : certains médicaments de l’hypertension artérielle, traitements hormonaux, neuroleptiques, antidépresseurs, chirurgie, radiothérapie.
les causes psychologiques et comportementales
- individuelles : l’anxiété, le stress, l’angoisse de la performance, la dépression, le sentiment d’appartenance à son sexe biologique (le fait de se sentir homme ou femme et de s’accepter ainsi).
- relationnelles : conflits au sein du couple, difficulté à séduire ou à affirmer la part pénétrante de la sexualité masculine, couples fusionnels investissant peu la génitalité…
- comportementales : la sexualité nécessitent des acquisitions quant l’utilisation du corps, dans les rythmes, le tonus et l’espace qu’il utilise. Selon ses acquisitions, l’homme est capable de maîtriser, avec plus ou moins de succès, son excitation sexuelle et donc son érection.
- culturelles et environnementales : situation et croyance rendant l’expression de la sexualité difficile selon des principes religieux, le milieu familial…
Le corps et l’esprit
La distinction entre les dysfonctions érectiles d’origine organique et celles d’origine psychologique est souvent difficile en pratique, car même chez les patients ayant des facteurs de risques importants, l’examen clinique et les examens paracliniques sont le plus souvent normaux. On peut toutefois essayer de distinguer les cas où il y a une probable altération du système permettant l’érection (lésions des nerfs, des artères, des cellules) et les cas où il n’y en a pas.
Mais ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de lésions que le problème est « psychologique ». En effet c’est bien avec et grâce au corps que l’on peut avoir des rapports sexuels et des érections. Le corps, et l’utilisation que l’on en fait lors de la sexualité, ont donc obligatoirement une influence sur l’érection.
D’autre part, la distinction entre le corps d’un côté et l’esprit de l’autre est artificielle. Cette distinction a été utilisée dans un but de simplification, pour aider à la compréhension, mais ne reflète pas la réalité. En effet, le corps et l’esprit ne font qu’un, ce sont des composantes d’un même ensemble qui interagissent sans cesse entre eux. Ce sont bien nos neurones qui nous permettent de penser et à l’inverse nous savons qu’en modifiant le fonctionnement neuronal par des molécules chimiques nous pouvons influencer ce que l’on pense ou ressent. D’autre part si une personne que l’on connaît arrive vers nous et qu’elle est triste ou gaie, il est facile de le discerner en la regardant avec un peu d’attention. Ceci tend à prouver que l’esprit influence directement le corps et inversement, dans cet exemple, par le tonus, les rythmes et les mouvements de celui-ci. Et bien il en est de même pour la sexualité : la façon dont on est capable d’utiliser son corps dans la sexualité influence directement l’esprit, le vécu de la sexualité et vice-versa. Fort heureusement, tout ceci n’est pas figé et peut évoluer, grâce à des acquisitions. La plupart d’entre nous en a déjà fait l’expérience, puisque que notre sexualité a bien souvent évolué entre nos premiers rapports sexuels et la suite de notre sexualité, que ce soit en bien ou en mal d’ailleurs. La vision naturaliste de la sexualité qui laisse penser que celle-ci se développe spontanément et correctement sans y prêter attention ni entraînement est donc probablement utopiste et fausse. Certains pensent que tous les problèmes de sexualité sont psychologiques, on entend souvent : « le sexe c’est avant tout dans la tête ». Cette vision héritée de Freud et de ses successeurs notamment, qui laisse penser que tous les problèmes de sexualité ne viennent que d’un esprit qui serait comme par magie détaché du corps et de ces perceptions, est étonnante voire absurde. Elle a l’avantage de permettre de négliger et d’éviter d’aborder ce qui reste un tabou pour beaucoup : le corps. Mais jusqu’à preuve du contraire, sans corps, il n’y a pas de sexe et donc pas de sexualité.
Symptomes – Causes – Traitements
