
Les condylomes ou papillomes aussi appelés « crête-de-coq » sont une infection virale sexuellement transmissible qui se manifeste sous forme de lésions localisées dans les régions génitale et anale tant chez l’homme que chez la femme.
Ces excroissances ressemblent à des verrues et apparaissent sur, ou à proximité de la vulve, dans le vagin ou l’anus, sur le col de l’utérus, ainsi que sur le pénis, le scrotum, l’aine ou la cuisse. Elles peuvent être uniques ou multiples, petites ou grosses, et peuvent parfois se regrouper pour donner un aspect en chou-fleur. Sur le col de l’utérus, elles se présentent plutôt sous forme de tâches.
Les condylomes représentent une affection de plus en plus fréquente, et se voient plus particulièrement chez les jeunes (90 % des malades ont moins de 40 ans).
Les condylomes sont dus à des virus appartenant au groupe des Papillomavirus ou «Virus du Papillome Humain» (HPV), transmissibles par contacts sexuels. Il existe plus de 70 types de virus.
Certaines souches de HPV sont dangereuses car associées à un risque accru de cancer (cancer du col de l’utérus notamment). En effet, certains condylomes sur le col de l’utérus , s’ils ne sont pas traités, peuvent se transformer en lésions précancéreuses puis en cancer. C’est pourquoi toutes les femmes ayant une activité sexuelle, doivent réaliser régulièrement des frottis de dépistage. La détection précoce des anomalies, grâce aux frottis cervicaux, est la meilleure protection contre le cancer du col de l’utérus.
Causes
Le Papillomavirus et donc les condylomes génitaux sont transmis le plus fréquemment par contact direct de peau à peau lors d’une relation sexuelle. Ainsi, des verrues peuvent apparaître sur les mains ou dans la bouche par contact lors de relations sexuelles buccogénitales. Par contre, il ne se transmet pas par le sang.
Les principaux facteurs de risque sont les rapports sexuels sans préservatif, le fait d’avoir plusieurs partenaires sexuels ou encore le fait d’avoir une activité sexuelle de manière précoce dès l’adolescence.
En présence de verrues, le médecin diagnostique l’infection par l’apparence caractéristique des lésions. La présence d’une infection à HPV peut être confirmé par les résultats d’un frottis vaginal chez la femme.
Symptômes
Les condylomes peuvent se manifester 15 jours après une infection ou après plusieurs années…
Les verrues peuvent être grosses ou petites voire microscopiques, plates ou bombées, simples ou multiples. Parfois, les Papillomavirus entraînent des changements de la peau si discrets qu’ils sont invisibles à l’œil nu. Dans d’autres cas, ils peuvent vivre dans la peau sans provoquer de lésions.
Dans certains cas, il est difficile de savoir si l’on est porteur de Papillomavirus ou de condylomes. Parfois, on ne remarque pas les condylomes car ils sont situés à l’intérieur du vagin ou sur le col de l’utérus. De plus, ils sont souvent de la couleur de la peau et indolores. On les remarque le plus souvent à l’extérieur du vagin, sur le pénis, le scrotum et autour de l’anus. Ils provoquent rarement des symptômes tels que des démangeaisons, des douleurs ou des saignements.
Pour beaucoup de femmes, le premier signe d’une infection par le HPV provient des résultats d’un frottis cervical.
Prévention
L’utilisation d’un préservatif pendant les rapports sexuels aide à réduire le risque de transmission du virus responsables des condylomes. En revanche, comme dans le cas de l’herpès, s’il existe des lésions situées à proximité des organes sexuels ou sur d’autres parties du corps, non recouvertes par le préservatif, la contamination peut avoir lieu.
Evitez le contact avec une personne infectée.
La multiplication des partenaires sexuels augmente le risque de contracter la maladie.
Chez les femmes, la réalisation régulière d’un frottis par leur médecin ou gynécologue permet de détecter la contamination par le HPV notamment par les HPV responsables de condylomes qui, s’ils ne sont pas traités, peuvent se transformer en lésions précancéreuses, puis en cancer. Ce processus est toutefois lent et le délai est suffisamment important pour pouvoir traiter la verrue avant qu’elle ne devienne cancéreuse. Les recommandations sont de réaliser un frottis tous les trois ans, après deux frottis annuels normaux, pour les femmes de 25 à 65 ans.
Un vaccin, Gardasil®, disponible sur le marché français depuis fin 2006, offre une protection contre le cancer du col de l’utérus, en protégeant contre deux des principaux papillomavirus responsables du cancer du col (les HPV-16 et 18). Plus ce vaccin est administré tôt c’est-à-dire avant les premiers rapports sexuels, plus il est efficace. C’est pour cette raison qu’il devrait être proposé en priorité aux filles de 9 à 14 ans. Chez les femmes plus âgées qui ont déjà été en contact avec le virus, le vaccin aurait pour effet de booster la mémoire immunitaire et de permettre une élimination plus rapide du virus. Cependant, ce vaccin ne dispense pas de l’usage du préservatif pour se prémunir d’autres virus à transmission sexuelle.
Pendant la grossesse, les condylomes peuvent grossir à cause des changements hormonaux. Il peut alors être nécessaire de les enlever par intervention chirurgicale ou de faire une césarienne au moment de l’accouchement. Dans de rares cas, le HPV infecte le nouveau-né provocant des verrues dans sa gorge.
Traitements
Il existe plusieurs traitements qui peuvent être éventuellement associés :
- Traitements médicamenteux : traitements locaux (à base de crème ou de pommade) qui utilisent des produits très puissants tels que des anticancéreux (fluorouracile, podophyllotoxine) ou des immunomodulateurs (imiquimod) .
- Traitements chirurgicaux, qui visent à retirer les excroissances par un traitement au laser , cryothérapie (azote liquide), électrocoagulation ou via une conisation.
Le choix thérapeutique est basé sur le type de lésion et la localisation. Le traitement des condylomes est souvent long et doit absolument être mené sur l’ensemble des partenaires sexuels atteints.
Chez la femme enceinte, seules les lésions vaginales et vulvaires pourront être soignées.
Le but des traitements est d’éliminer les condylomes génitaux visibles et de réduire la quantité de virus, ce qui aide notre corps à combattre l’infection. Le traitement ne s’attaque pas directement au virus lui-même.
Ainsi, dans quelques cas, même si les condylomes sont retirés, il se peut que le virus soit encore présent. Toutefois, en éliminant les condylomes, un grand nombre de cellules virales ont été éliminées. Cela signifie que le virus est affaibli, ce qui permet à notre corps de le combattre. Il s’agit juste d’un problème de force du système immunitaire qui empêchera ou non le virus de s’exprimer. S’il n’y a plus de condylomes 6 mois après le traitement, on considère généralement que le corps a maîtrisé le virus.
